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Lavrov à l’ONU : La place de la minorité occidentale dans le monde multilatéral

par Russia Today

Le conflit ukrainien concerne l’avenir de l’ordre mondial, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères au Conseil de sécurité de l’ONU.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a présidé lundi la session du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée au « multilatéralisme fonctionnel ». Dans ses remarques liminaires, il a souligné la nature du conflit actuel, qui, selon lui, oppose en réalité la Charte des Nations unies à « l’ordre fondé sur des règles » de l’Occident collectif.

Lavrov a également noté que les États-Unis avaient refusé de délivrer des visas à son équipe de journalistes accrédités, une décision à laquelle Moscou s’est engagée à répondre de manière à « rappeler aux Américains que les choses ne doivent pas être faites de cette manière. »

Crise de l’ordre mondial

Le système centré sur l’ONU traverse une crise profonde causée par le désir de certains membres de remplacer le droit international par leur « ordre fondé sur des règles », a déclaré Lavrov. Ces « règles » sont inventées au coup par coup et appliquées pour mettre un terme à tout développement indépendant. Elles sont appliquées par des moyens allant de la force militaire aux embargos, aux sanctions financières, à la confiscation de biens, à la « destruction d’infrastructures critiques » – probablement une référence au sabotage de Nord Stream – et à la « manipulation de normes et de procédures universellement acceptées ». L’OMC a été paralysée, les mécanismes du marché se sont effondrés et le FMI a été transformé en « instrument pour atteindre les objectifs des États-Unis et de leurs alliés ».

La mondialisation et ses ennemis

« Dans une tentative désespérée d’affirmer leur domination en punissant les désobéissants, les États-Unis ont entrepris de détruire la mondialisation, qu’ils présentaient pourtant depuis longtemps comme le plus grand bien de l’humanité », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Aujourd’hui, les États-Unis et leurs alliés dressent une liste noire de tous ceux qui s’opposent à leur « milliard doré » et disent au reste du monde que « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous ».

Pourtant, la « minorité occidentale » n’a aucun droit de parler au nom du monde entier, a déclaré Lavrov. Son « ordre fondé sur des règles » équivaut à un rejet de l’égalité souveraine, principe clé de la Charte des Nations unies, comme en témoigne la déclaration tristement célèbre du commissaire européen Josep Borrell à propos du « jardin » européen et de la « jungle » à l’extérieur.

Violations flagrantes de la Charte des Nations unies

Outre la série d’« aventures » militaires étasuniennes, de la Yougoslavie à la Libye en passant par l’Irak, la pire violation de la Charte des Nations unies a été l’ingérence des États-Unis dans les affaires des États post-soviétiques, a déclaré Lavrov. Il a cité en exemple les « révolutions de couleur » en Géorgie et au Kirghizstan, ainsi que le coup d’État de 2014 à Kiev. Lorsque l’ONU a tenté d’arrêter la guerre qui s’en est suivie en approuvant les accords de Minsk, ceux-ci ont été « piétinés par Kiev et ses maîtres occidentaux, qui ont récemment admis avec cynisme et même fierté qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de les appliquer, mais qu’ils voulaient seulement gagner du temps pour approvisionner l’Ukraine en armes contre la Russie », a ajouté le ministre russe des Affaires étrangères.

L’enjeu du conflit ukrainien

Aujourd’hui, « il est clair pour tout le monde » que le conflit ukrainien ne concerne pas du tout l’Ukraine, mais « la manière dont les relations internationales seront construites : par l’élaboration d’un consensus stable fondé sur un équilibre des intérêts, ou par la promotion agressive et explosive de l’hégémonie », a déclaré Lavrov. La Russie a « honnêtement dit ce pour quoi nous nous battons » en Ukraine, a-t-il ajouté. Les objectifs de son opération militaire sont d’éliminer la menace que l’OTAN fait peser sur sa sécurité et de protéger les personnes dont les droits reconnus par les conventions internationales ont été systématiquement violés par un régime qui cherche à les « expulser et à les exterminer ».

Comment sauver l’ONU

L’Occident fait une « tentative éhontée d’assujettir » l’ONU en prenant le contrôle de ses secrétariats et d’autres institutions internationales, a déclaré Lavrov au Conseil de sécurité. Washington et ses alliés ont abandonné la diplomatie et exigé un affrontement digne d’un champ de bataille dans les couloirs de l’ONU, créée pourtant pour prévenir les horreurs de la guerre. Un véritable multilatéralisme « exige que l’ONU s’adapte aux tendances objectives » de la multipolarité émergente dans les relations internationales, a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères. Le Conseil de sécurité devrait être réformé afin d’accroître la représentation de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine, car la « surreprésentation exorbitante » actuelle de l’Occident « sape le principe du multilatéralisme ».

source : Russia Today via Le Saker Francophone

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